Nadine ABEMBA FATUMA.
Professeur à l’Université de Kinshasa
INTRODUCTION
L’auto-défense populaire est une stratégie pratiquée, dans beaucoup des pays africains, par des populations autochtones pour résister contre toute agression ou occupation par une population étrangère.
C’est dans ce cadre qu’il a été observé dans plusieurs pays comme la Tanzanie le rituel “maji-maji”, pratiqué par le peuple Héhé entre 1905 et 1907 contre l’occupation occidentale. En Côte d’Ivoire, en Sierra-Léone, le rituel d’autodéfense populaire s’appelait respectivement :”Dozo” et “Kamajo”. Tandis qu’au Rwanda et au Burundi, il a porté la dénomination de “Nyabimgi”.
De ce qui précède, il y a lieu de comprendre que le phénomène Maï-Maï vécu en RDC rentre dans la même philosophie que les différents mouvements militaires qui se sont développés ailleurs. Mais, seulement, il faut reconnaître qu’au Congo, particulièrement dans sa partie Est, les opérations du mouvement Maï-Maï ont été observées de manière répétitive et cela dans sa quasi-totalité à chaque fois ce territoire a été envahi par une armée étrangère. Cette recrudescence révèle une activation d’une volonté communautaire latente d’autodéfense. C’est ce qu’il convient d’appeler “production et reproduction du mouvement Maï-Maï”.
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