Nadine ABEMBA ([1])
[1] Professeur à la Faculté des Sciences Sociales, Administratives et Politiques depuis 2021, Chercheuse au CEDAC.
Réflexion préliminaire
L’histoire de l’humanité nous apprend que le nomadisme a été un mode de vie et d’exploitation de la terre de plusieurs d’années antérieures à la résidentiallité. Pendant le nomadisme, la terre n’appartient à personne, ou plutôt il appartient à tout le monde à tour de rôle. De ce fait la terre était un simple un simple milieu de vie et la source de produit de consommation. Mais le rapport à la terre a fondamentalement changé à l’arrivée de la résidentiallité. La terre devient une richesse, parfois très rare sur le plan de la consommation et même entant que milieu de vie. Mais sa plus grande valeur se trouve dans découverte de sa capacité à s’identifié à ses consommateurs et à ceux qui l’on choisit comme milieu public. Bien mieux, si on n’inverse les choses, la résidentiallité a fait découvrir à l’homme et à une communauté d’hommes une identité politique, économique, et socio-culturelle qui leur permet, grâce à la terre, de gravir les différents échelons de la structure sociale.
Lorsqu’à partir de trente dernières années du 19e siècle, le roi des Belges, Léopold II a entrepris d’explorer les terres de l’Afrique centrale et de s’en approprier pour les intégrer dans l’Etat Indépendant du Congo, il avait la sagesse de connaitre, avant toute chose, la relation identitaire qui liait les terres explorées et les communautés d’hommes qui les habitaient et qui les exploitaient. L’histoire ne nous a jamais dit que Léopold II a utilisé la force armée pour acquérir ou conquérir, pour le compte de l’EIC, les terres d’une Afrique Centrale que françaises, Britanniques, Allemands et Portugais avaient encerclé plusieurs dizaines d’années auparavant, terres qui, jusqu’à l’arrivée de Léopold II, les avaient repoussés plus qu’elles ne les avaient attirés : s’était un trou noir!
Ce trou noir a fait plus d’un siècle avant de révéler une partie de ses secrets, des richesses de son sol et de son sous-sol ainsi que de son importance géopolitique et géostratégique en Afrique. C’est à partir de là que les malheurs ont commencés, notamment ceux qui arrivent toujours lorsque, pour les voisins immédiats et lointain, le trou noir, hier invivable est devenu une terre « vitale ».
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